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L'affaire de tous: la diaconie dans le Var
Depuis 1982, la diaconie du Var (Toulon) apparaît comme un service très dynamique. De nombreuses activités sont proposées pour enraciner l'engagement caritatif dans la spiritualité chrétienne. Voici un article de La Croix (10.12.10), qui présente une diaconie aux multiples facettes."Le soutien des pauvres est l'affaire de tous les chrétiens.
Être non pas au service des pauvres, mais à leur côté. Exemple à la diaconie du Var où, à Toulon, depuis 1982, on a le souci de former les salariés comme les bénévoles.
En cette matinée glaciale, il fait bon dans la salle jouxtant l'église Saint-Louis, dans le centre de Toulon, où la Fraternité Saint-Laurent se retrouve tous les lundis pour partager le déjeuner, après la prière du milieu du jour, dans l'église.
La Fraternité Saint-Laurent est chargée d'irriguer spirituellement l'Union diaconale du Var (UDV), dont elle est membre, à travers diverses propositions : voyages de l'Espérance, journées de visitation dans des paroisses du Var, école de la diaconie pour les 18-30 ans, week-ends fraternels
Autour de la table, Martine Dété raconte comment elle a connu l'association il y a une douzaine d'années, alors qu'elle avait dû fuir le domicile conjugal avec ses trois jeunes enfants et sans ressources. Aujourd'hui membre « engagé » (comme une centaine d'autres) de la Fraternité Saint-Laurent, elle gère la Maison des frères, au Beausset, où sont accueillis groupes et familles.
"Ici, on n'est plus seul pour porter sa croix"
À côté d'elle, Marius Siruguet, qui a « vécu treize ans dans la rue », a rencontré la Fraternité en 2004 par un pèlerinage Espérance à Lourdes ; il est aujourd'hui sacristain salarié à Saint-Louis et membre actif de Nez Vangile, un atelier de clowns sollicité lors des temps forts diocésains. « Ici on nous fait confiance , on n'est plus seul pour porter sa croix », explique-t-il.
L'essentiel de la diaconie du Var est là : dans le refus d'un travail caritatif réservé à des professionnels et l'ouverture de coeur qui s'approfondit par une vie spirituelle. « L'enjeu est de savoir si l'on veut vivre une pastorale centrée sur le Christ qui se rend présent par l'Eucharistie et par les plus pauvres », résume le P. Alexis Wiehe, curé de La Garde, commune de l'agglomération toulonnaise.
Ce prêtre d'origine mauricienne demande à son équipe de rester « ouverte à l'imprévu », afin que l'annonce de l'Évangile soit en cohérence avec la pratique de l'accueil et de la solidarité. Dans cet esprit, une centaine de paroissiens s'investissent dans l'opération Table ouverte paroissiale (TOP) un dimanche par mois ou dans l'hébergement de dépannage.
C'est Mgr Gilles Barthe, ancien évêque de Fréjus-Toulon, qui institua la diaconie du Var en 1982, en souhaitant que celle-ci « ne soit pas du baratin mais des actes et qu'elle serve, non à la gloriole de certains, mais aux plus démunis ! ». Il avait mûri cette intuition en camp de détention pendant la Seconde Guerre mondiale. Gilles Rebêche, président audacieux et créatif, lui a donné forme.
Faire avec et non faire pour
Après six années au séminaire d'Avignon (1), il décide de rester diacre permanent célibataire « pour vivre l'Église aux côtés des plus humbles ». Dès 1984, Gilles Rebêche crée les Amis de Jéricho pour l'accueil des plus démunis. Provisoirement hébergés dans des locaux mis à disposition par Hubert Falco, maire (UMP) de Toulon et ancien ministre, une vingtaine de salariés et une trentaine de bénévoles accueillent une centaine de personnes chaque jour, de 8 heures à 17 heures, pour des repas, des douches, une domiciliation postale, randonnées et accompagnement par des assistantes sociales.
Ce matin-là, tandis qu'une dizaine d'hommes terminent leur petit déjeuner dans la salle à manger décorée de fresques peintes par des personnes ayant fréquenté les lieux, d'autres s'installent devant les six ordinateurs de l'atelier informatique. « Depuis quelques années, nous avons davantage de jeunes sans travail et en rupture familiale », constate Soeur Françoise Ouzzani à la bagagerie, lieu dont elle parle comme d'une « première maison où l'on peut se décharger avant d'entreprendre des démarches ».
« L'association des Amis de Jéricho est le noyau fondateur de la diaconie du Var », explique son secrétaire général Michel Regimbaud, médecin retraité. Et son principe de base - faire avec et non faire pour - est valable pour toute l'UDV.
Un principe que l'on retrouve dans les 28 associations constituées quand la diaconie du Var s'est déployée sur divers fronts de la charité : Samu social et hébergement, soins médicaux et psychiatriques, soutien des familles de détenus, centres d'animation de quartier, ateliers de théâtre et d'arts plastiques, solidarité en milieu rural Au total, l'UDV compte 180 salariés et 750 bénévoles qui doivent suivre les formations proposées en interne.
Plus largement, c'est tout le diocèse qui semble irrigué par l'UDV. L'association Promo-Soins, qui compte 70 bénévoles, dont 20 médecins et huit dentistes retraités, enregistre un nombre croissant de spécialistes praticiens en ville qui acceptent des consultations gratuites. L'association Sichem, qui aide les migrants, a hébergé 92 Roms bosniaques depuis avril, grâce au concours d'un grand nombre.
"Un savoir-faire pour endiguer la pauvreté"
« Les séminaristes de La Castille se sont relayés auprès d'eux nuit et jour dans un pavillon de l'ancien hôpital de Pierrefeu », insiste Emmanuel Grossetête, 29 ans, coordinateur de Sichem. « Aucune association n'aurait été capable de se remuer si vite », poursuit-il, soulignant combien il est « rassuré » de savoir que l'UDV est portée par l'Église. « Dans le travail social, il est tentant de monter des projets sur le papier. Mais la diaconie rappelle l'essentiel : avoir foi en Dieu qui croit en l'homme. »
Des propos que reprend Mgr Michel Pansard, évêque de Chartres, qui a présidé le groupe de travail des évêques sur « les nouvelles pauvretés » mis en place en 2008 et qui a remis son rapport fin 2009 - Gilles Rebêche a été auditionné par ce groupe.
« L'Église doit se mobiliser afin que le souci de la lutte contre la pauvreté ne soit pas seulement délégué à des associations ou à des spécialistes, mais qu'elle soit le fait de tous les fidèles », confirme Mgr Pansard. « Une paroisse n'en a pas fini avec la pauvreté parce qu'elle a mis en place une équipe du Secours catholique, poursuit l'évêque. Elle a un savoir-faire pour endiguer la pauvreté, notamment relationnelle. »
Nul doute que la diaconie du Var joue un rôle important. Le chantier de la Maison Providence (pour reloger les Amis de Jéricho), lancé le 6 décembre et qui devrait s'achever dans deux ans, le prouve. Sur un terrain appartenant au diocèse, ce chantier sera financé à hauteur de 13 millions d'euros par l'agglomération toulonnaise, le conseil général et l'État.
Outre les « très bonnes relations » qu'entretiennent Gilles Rebêche et Hubert Falco, selon André Gillet , chargé de mission par l'UDV et le diocèse pour ce projet Providence, ce financement s'explique parce que, comme le souligne cet ancien haut fonctionnaire, « dans bien d'autres villes, ce sont les collectivités locales qui prennent en charge la solidarité. Ici, c'est l'Église» .
Claire LESEGRETAIN, à Toulon
(1) Témoignage publié à l'occasion du 25e anniversaire de l'UDV, Qui es-tu pour m'empêcher de mourir ? , Éd. de l'Atelier, 207 p., 17,50 euros. "
Tags : diaconie, var, pauvres, udv, association
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Commentaires
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