• BIBLIOGRAPHIE

    Dans la "Bibliographie", nous présentons des articles et des ouvrages qui traitent de la diaconie, en les accompagnant parfois d'un commentaire critique. Le but est de permettre au lecteur d'identifier plus facilement les textes qui l'aideront dans sa réflexion. 

  • On l'attendait, ils l'ont fait !

    Un Cahiers Evangile sur Diakonia, sous la direction de Gérard Billon, avec des articles de Paul Agneray, Jean-François Baudoz, Jean-Marie Carrière, Roselyne Dupont-Roc, Marie-Thérèse Perrot et Christophe Raimbault.

    C'est le n° 159, daté de mars 2012, intitulé : Diakonia. Le service dans la Bible


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  • Gérard Defois (dir.), La diaconie dans le dialogue entre charité et justice, Cahiers de l'Atelier, Hors série n°1, 2012, 158 p.

    Sommaire :

    François Soulage : S'attaquer aux causes de la pauvreté, un combat pour la justice

    Daniel Maciel : Permettre la parole des plus fragiles

    Bernard Devert : La chance d'une communion pour aller plus loin

    Pierre et Geneviève Davienne : La diaconie, sacrement de la présence du Seigneur

    Jean-François Ploquin : "J'étais un étranger, et vous m'avez accompagné dans l'exercice de mes droits

    Patrick Artus, Gérard Defois : Pour une économie au service de l'homme

    Bertrand Hériard Dubreuil : Charité, justice, fraternité, une lecture socio-historique

    Emmanuel d'Hombres : Justice, charité et esprit de charité : un cheminement philosophique aux côtés de Gabriel Madinier

    Bruno-Marie Duffé : Libres considérations à partir de la figure biblqiue du "serviteur"

    Etienne Grieu : La diaconie : quand l'alliance prend corps

    Vincent Leclercq : Diaconie de l'Eglise et Règne de Dieu

    Laurent Villemin : La diaconie, oeuvre de toute l'Eglise

    Anne-Marie Petitjean : Ecclésiologie eucharistique et diaconie

    Bernard Thibaud : La diaconie : un appel à vivre la charité dans la vérité

    Elisabeth Dufourcq : "Tout le monde s'y met !"

    Bruno Frappat : Un mot à vendre

    Jean-Yves Baziou : Vers Diaconia 2013

    Gérard Defois : Eléments de conclusion


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  • Chomé Étienne, « La diaconie : un bain évangélique de jouvence à notre solidarité », Nouvelle Revue Théologique, 132 (2010), p. 255-266.

    Dès le début de son pontificat, dans son encyclique Deus caritas est, Benoît XVI a mis en valeur la notion de diaconie. Depuis lors, de nombreux évêques en parlent dans leurs lettres pastorales. Derrière ce terme biblique, le Magistère promeut une certaine théologie qui n’est pas sans incidences pastorales. Quels sont les enjeux sociopolitiques, éthiques, ecclésiologiques et théologaux du débat ? La diaconie recouvre-t-elle la solidarité ? L’auteur plaide pour une coexistence des deux registres, de façon à rester audible et pertinent.

    Commission épiscopale pour la diaconie (Belgique), La diaconie dans la vie des paroisses. Guide pratique, Bruxelles, Licap, 2007. 36p.

    Dans le sillage de la parution de l’encyclique Deus Caritas Est, la commission belge pour la diaconie a rédigé un texte à l’usage des paroisses, afin de travailler à l’articulation des trois grandes tâches de l’Église (annonce, liturgie et diaconie). Une première partie invite à redécouvrir l’incarnation comme fondement de la diaconie, l’actualité de cette mission ecclésiale et la spiritualité diaconale. La seconde partie invite les paroisses à s’interroger sur le service diaconal. Á partir du schéma « Voir-Juger-Agir », le texte ouvre des pistes et des questions pour aider les chrétiens à être serviteurs participants à la diaconie du Christ.

    Évêques de Belgique, Envoyés pour servir. Année de la diaconie, Déclarations des évêques de Belgique (n°29), Bruxelles, Licap, 2002. 48 p.

    En réponse à l’appel du pape Jean-Paul II à entrer dans le nouveau millénaire dans un esprit renouvelé, animé par la charité, les évêques de Belgique ont décidé de dédier trois années aux trois grandes tâches de l’Église. La première année a été consacrée à la diaconie (2002 : Envoyés pour servir), la seconde à la Parole (2003 : Envoyer pour annoncer) et la troisième à la prière (2004 : Envoyer pour célébrer). Dans cette lettre sur la diaconie, il est rappelé que les baptisés croient en un Dieu serviteur et que l’Église réalise sa vocation en étant une communauté servante, sur les traces de Jésus Serviteur. La diaconie pousse à la rencontre avec tous ceux que l’on croise, au hasard des rencontres. Elle appelle un engagement qui ne doit pas cacher sa source. Le service est aussi lié à la prédication, à la prière et à l’espérance. Le devoir ultime des chrétiens est de garder vivante l’espérance.

    Évêques de France, Proposer la foi dans la société actuelle. Lettre aux catholiques de France, Paris, Cerf, 2003.

    Le document de l’épiscopat français, rédigé par Mgr Claude Dagens, cherche à décrire la place et le rôle de l’Église catholique dans la société contemporaine. Dans une première partie, un diagnostic est posé sur le contexte social, politique et culturel. L’Église doit s’adapter à cette nouvelle donne sans renoncer à sa mission d’annoncer la foi. Le vocabulaire de « proposition » est privilégié pour dire l’attitude à avoir vis-à-vis des contemporains. Dans une seconde partie, le lecteur est invité à « aller au cœur du mystère de la foi », c’est-à-dire à l’essentiel de l’être chrétien. Par la confiance en un Dieu sauveur, combattant le mal vaincu par la Croix, les croyants sont appelés à témoignés de l’Évangile en actes. La troisième partie est plus pastorale. Elle propose aux baptisés de devenir missionnaires en formant une Église au service de l’humanité. L’Église réalise sa mission en vivant une triple action : célébrer le salut (leiturgia), servir la vie des hommes (diaconia) et annoncer l’Évangile (marturia). En rappelant que l’action de l’Église ne se limite jamais à une action de culte, les évêques invitent les catholiques à vivre un témoignage de service auprès des plus pauvres. Ils mettent l’accent sur la « préférence évangélique » pour les plus pauvres auxquels Jésus s’est identifié. Il en découle une responsabilité de l’Église comme de chaque baptisé pour exercer la charité à l’égard d’autrui. Ceci ne doit pas être perçu comme une activité d’assistanat mais comme une vie en partenariat avec les plus démunis.

    Grellier Isabelle, Action sociale et reconnaissance, Pour une théologie diaconale, Strasbourg, Oberlin, 2003.

    L’ouvrage d’Isabelle Grellier, de confession protestante, professeure de théologie pratique à Strasbourg, offre une réflexion systématique sur la notion de service diaconal. L’action diaconale, à la suite de Jésus, implique une relation de reconnaissance de l’autre, quelle que soit sa situation dans la société. Spontanément, une relation asymétrique existe entre celui qui est en souffrance et celui qui vient aider. La Parole de Dieu permet au croyant de se décentrer pour se reconnaître pauvre devant Dieu et devant son prochain. Ce découvrir soi-même vulnérable conduit à vivre une réciprocité dans le partage de la vie du plus faible. L’expérience diaconale fait surgir des questions théologiques fondamentales (la puissance de Dieu, l’abaissement…) qui doivent être rencontrées. La réflexion proposée est de type interdisciplinaire, dans la mesure où l’auteure dialogue avec les sciences humaines afin d’éclairer la diaconie en regardant l’expérience singulière des personnes.

    Grieu Étienne, Un lien si fort. Quand l'amour de Dieu se fait diaconie, Bruxelles-Montréal-Ivry-sur-Seine, Lumen Vitae-Novalis-Éditions de l’Atelier (Théologies pratiques), 2009.

    L’ouvrage d’Étienne Grieu constitue actuellement la référence francophone pour une réflexion systématique sur la diaconie aujourd’hui. L’auteur a réuni des contributions plus anciennes pour synthétiser sa théologie de la diaconie en ouvrant de nouvelles pistes. En posant la diaconie comme une affaire de liens entre personnes, sur le modèle théologique de l’alliance, l’auteur cherche à comprendre le service du chrétien au plan de la relation. La responsabilité des chrétiens est de laisser entrer l’amour de Dieu dans le champ relationnel, mettant en cela en cause les logiques du monde (profit, domination, calcul). Au nom de la gratuité de l’Évangile, les liens noués entre chrétiens, et avec des personnes d’autres convictions, participent à l’avènement du Royaume de Dieu. Le pont de départ anthropologique et spirituel d’E. Grieu a comme effet de ne pas réduire la diaconie de l’Église à des organisations caritatives. Le leitmotiv du livre est de dire que le « service de l’amour » est l’affaire de chaque baptisé. Chaque communauté a une vocation diaconale. L’auteur envisage la présence des chrétiens dans la société, dans l’espace public, où ils peuvent faire voir une autre logique, celle de l’alliance. En vivant la rencontre et la proximité avec les plus pauvres, on vit une expérience qui renouvelle la foi. La diaconie n’est donc pas l’application d’une morale, mais plutôt une découverte de la présence de Dieu dans l’histoire. En vivant une dynamique de confiance et de pauvreté, chacun arrive au rendez-vous avec le Christ.

    Haslinger Herbert, Diakonie. Grundlagen für die soziale Arbeit der Kirche, UTB, Stuttgart, 2009. 456 p.

    L’auteur, théologien allemand, professeur de théologie pastorale à Paderborn, présente une « somme théologique » sur la diaconie. Cet ouvrage se veut être un manuel complet à l’usage des personnes voulant se former aux « sciences de la charité » (Caritaswissnschaften). Dans une perspective interdisciplinaire, où la philosophie et la sociologie sont bien sollicitées, l’auteur propose de comprendre la diaconie en référence à l’histoire, à la théologie biblique, à la société et à l’Église. Il analyse la pratique diaconale et examine les questions de compétence pour le travail social. Son approche tend à associer la diaconie à la solidarité, à l’option pour les pauvres et à la culture. Au final, la diaconie est ancrée dans la responsabilité pour autrui, ce qui explique sa sympathie pour Emmanuel Lévinas. La diaconie passe également par une reconnaissance de l’autre en tant qu’autre. La pratique de la diaconie amène chaque acteur à revisiter sa vision de la foi.  

    Heimbach Steins Marianne, Einmischung und Anwaltschaft. Für eine diakonische und prophetische Kirche, Ostfildern, 2001.  

    Le livre de Madame Heimbach-Steins, théologienne catholique enseignant à Münster, cherche à fonder la diaconie dans la société, auprès des plus faibles. En référence à la théologie conciliaire (Gaudium et Spes), l’auteure pense l’Église au service du monde de ce temps. La présence au monde devient donc un lieu théologique pour réfléchir la foi. En particulier, la présence auprès des plus vulnérables demande un engagement pour la solidarité et la justice. La diaconie ne peut être vécue seulement comme une charité de proximité. Elle suppose également une action de type sociopolitique pour faire évoluer l’organisation de la société. Cette présence sociale des chrétiens a également des effets en retour sur la vie de l’Église. En effet, en faisant l’expérience de la vulnérabilité des personnes, les croyants acquièrent une autre perception de l’Église et lui posent de nouvelles questions sur son fonctionnement. 

    Fuchs Ottmar, « L’Église pour les autres », Concilium 218 (1988), p. 59-73.

    Le théologien catholique allemand O. Fuchs considère que l’identité chrétienne passa par la diaconie. C’est pour lui le critère décisif qui fait que le christianisme n’est pas une idéologie, que l’Église n’est pas sa propre fin. En effet, l’Église n’existe que pour les autres. L’amour diaconal est universel, conduisant à relativiser tout type de frontière. Les personnes en souffrance appartiennent non à la marge mais au centre de l’Église. La foi amène le croyant à prendre soin d’autrui. L’Église, en tant que koinonia, se réalise historiquement par la diaconie. C’est déjà dans la vie ecclésiale que les chrétiens doivent apprendre à se soucier des plus faibles et de ceux qui sont marginalisés par la discipline ecclésiastique (les divorcées-remariés, par exemple). L’auteur plaide pour un accueil inconditionnel tant à l’intérieur que à l’extérieur de l’Église. C’est ainsi que celle-ci devient concrètement sacrement pour le monde.

    Lasida Elena (dir.), Oser un nouveau développement. Au-delà de la croissance et de la décroissance (Bayard, 2010). 

    Ce livre, réalisé dans le cadre de la Commission Justice et Paix-France, est un œuvre collective puisqu’il est le fruit d’un groupe interdisciplinaire de 6 personnes (trois économistes, une philosophe, un ingénieur agronome et un théologien). Le texte est donc un travail à « plusieurs mains ». Cette manière de travailler, où chacun fait des amendements sur les contributions des autres, est exigeante. .

    Le livre, à travers la problématique du développement durable, traite de la manière de faire société ensemble. Son but est de pousser à la réflexion et de créer un espace pour un dialogue entre la foi et la vie. Il n’a pas pour but de donner des repères à suivre, mais plutôt de créer une dynamique de réflexion sur la question du sens. La question de la décroissance a été le déclencheur de la démarche mais celle-ci a ensuite été élargie au développement.

    Le public visé est le « grand public », surtout les gens des paroisses et des mouvements d’Église. Mais cela peut interpeller des gens bien au-delà. La perspective est donc de partir des questions actuelles des gens et d’éclairer les enjeux à partir des outils théoriques. C’est donc autre chose qu’une simple vulgarisation de théories. Dans un esprit pédagogique, on a prévu des encadrés qui permettent à chacun de situer les auteurs et les notions, ainsi que de donner des exemples. Le livre a déjà reçu des échos généralement positifs, y compris hors du cercle ecclésial.  

    Lavigne Jean-Claude (dir.), Petit dictionnaire de la charité, Paris, Desclée de Brouwer, 1996.

    Ce petit livre, édité sous la responsabilité du Secours catholique, brosse un panorama de termes qui sont connectés à la charité. L’intérêt est de pouvoir situer des notions qui ont parfois été dévaluées avec le temps. Environ soixante termes sont définis en une page ou deux. Une entrée « diaconie » permet d’avoir rapidement le sens précis de cette notion, sans la confondre avec le ministère du diacre qui en est une prolongation.

    Lavigne Jean-Claude, Pour qu’ils aient la vie en abondance. La vie religieuse, Paris, Cerf, 2010.

    Dans son ouvrage sur la vie religieuse, l’auteur consacre un chapitre important à la diaconie (chap. 14). Le souci de servir les autres est à situer dans la dynamique des vœux religieux qui instaurent un « écart fertile » par rapport aux logiques du monde. Les religieux ont été des pionniers dans les œuvres sociales. Pendant longtemps, ce sont les monastères et les congrégations qui ont prêté assistance aux démunis. L’inventivité des congrégations, souvent due au charisme du fondateur, a donné un axe diaconal important à la vie religieuse. Aujourd’hui, beaucoup des œuvres ont été reprises par les pouvoirs publics, des organisations non confessionnelles, avec aussi de nombreux bénévoles. On trouve néanmoins bon nombre de religieuses et religieux présents dans des milieux défavorisés et engagés dans associations. Les religieux sont sollicités pour un service de la guérison et de l’accompagnement. Ils sont également soucieux d’analyse, dans une perspective comme Justice et Paix, de façon à promouvoir des actions et à créer des réseaux pour faire avancer la « cause des pauvres » et le respect de la création. La dimension diaconale de la vie religieuse consiste à prendre le monde au sérieux et à l’humaniser.

    Leclercq Vincent, Blessed are the Vulnerable. Reaching out to those with Aids, Twenty-Third Publications, New London, 2010.

    Le livre est la publication d’une thèse de doctorat réalisée à Boston (Weston School of Theology), sous la direction de James Keenan, sj, considéré comme un grand spécialiste de la question du sida en théologie morale. Parti du constat que beaucoup de travaux avaient abordé le problème de la prévention, alors qu’on se préccupe assez peu de penser théologiquement la situation des personnes malades, Vincent Leclercq a voulu combler cette lacune en faisant appel à la christologie et à l’eschatologie (Royaume de Dieu). On oublie parfois combien le sida est un des plus grands tueurs au monde. Comment arriver à une parole d’espérance crédible au temps du sida ? L’Eglise a une grande expérience dans l’accompagnement des sidéens. Le choix du sujet s’explique aussi par le fait que l'auteur soit médecin. Il a eu l’occasion de rencontrer et de suivre des malades du sida, notamment en fin de vie. Il a donc été très tôt confronté à la question de la vulnérabilité de la personne. Celle-ci est due non seulement à l’agression du virus mais aussi à la stigmatisation sociale des malades. Celle-ci est radicalement incompatible avec l’éthique chrétienne. Vincent Leclercq a voulu penser une éthique chrétienne sociale qui met en avant l’inclusion. Une éthique inclusive basée sur l’hospitalité, le Christ et le Royaume de Dieu se trouve au cœur de son propos. Cet ouvrage met en avant la dimension pratique de la foi. "L’Eglise parle parfois plus par ce qu’elle fait que par ce qu’elle dit". 

    Lienhard Fritz, De la pauvreté au service en Christ, Paris, Cerf (Théologies), 2000.

    Le livre, écrit pas un théologien protestant, envisage la diaconie comme réponse à la pauvreté humaine. Cherchant à définir la pauvreté, l’auteur met en évidence ses multiples formes mais aussi son caractère profondément humain. L’expérience de pauvreté fait partie de la condition humaine. Inversement, ce qui fait la richesse de la personne tient aux relations tissées avec Dieu et les autres. La pauvreté envisagée de façon universelle permet de voir que chacun est concerné. Elle est constitutive de toute vie humaine. Sur un plan théologique, l’auteur envisage la pauvreté du Christ pour fonder la diaconie pour autrui. La pauvreté du Christ, son abaissement (kénose) est le chemin de la rencontre de Dieu avec tout homme. De façon similaire, le chrétien qui assume sa pauvreté se rend proche de celui qu’il croise sur le chemin. La relation au Christ se vit comme service des hommes. L’auteur envisage aussi le rôle que la communauté peut avoir en tant que communauté diaconale : rester ouverte et disponible pour aider. En même temps, les chrétiens doivent aussi intervenir au plan politique afin de lutter contre les phénomènes d’exclusion.

    Simon Hyppolite, « La pertinence actuelle du discours chrétien sur la ‘diaconie’ », dans Lumen Vitae, LVII, n°1 (2002), p. 5-13.

    L’auteur, évêque de Clermont-Ferrand, relève l’engouement actuel pour l’humanitaire. Il souligne la fécondité des initiatives pour prendre soin des plus démunis. En même temps, il rappelle que le fondement de la diaconie est le Christ. Dès lors, la diaconie de l’Église est une participation à la diaconie du Christ Serviteur. Toutes les actions et les institutions caritatives doivent être situées par rapport à ce principe fondateur de l’action. On évitera donc de réduire l’activité sociale de l’Église à de l’humanitaire. Mais on ne peut pas se passer de gestes concrets où l’Évangile est mis en actes. La crédibilité de l’Église dépend des « samaritains inventifs ».

    Sondag Antoine, La solidarité, chemin de spiritualité, Paris, Salvator, 2008.

    Le livre grand public d’Antoine Sondag, prêtre engagé au Secours Catholique, vise à faire comprendre les liens entre les expériences de solidarité et l’expérience spirituelle. Préférant parler de solidarité, terme plus audible par les gens que « charité », l’auteur propose de vivre une « spiritualité diaconale » qui conduit à un engagement au service des autres. Cette diaconie implique une capacité d’analyse des enjeux et une disposition à se faire proche des plus vulnérables. 

    Thomasset Alain, (dir.), La charité, « marque de l’Église ». Les institutions caritatives chrétiennes dans l’Église et dans l’espace public, Paris, Médiasèvres, 2008.

    L’ouvrage dirigé par Alain Thomasset, jésuite et professeur au Centre Sèvres, réunit différentes études pour élucider le caractère fondamental des institutions caritatives. Alors que celles-ci sont parfois considérées comme secondaires pour la vie de l’Église, les auteurs montrent qu’elles sont au contraire d’une importance vitale. Elles sont d’autant plus indispensables aujourd’hui qu’elles constituent une interface entre la société et l’Église. La charité est une spécificité de la vie ecclésiale et elle motive l’implication des chrétiens dans le monde. Les institutions caritatives sont donc un lieu où se pose la question de l’identité chrétienne. Le cahier comporte un texte d’ Étienne Grieu, qui examine les différents enjeux théologiques liés à l’institution («  Les institutions caritatives : des outils de la grâce ? »), suivi d’une contribution d’Alain Thomasset sur analysant des pratiques chrétiennes où se vit la tension entre la singularité et l’universel (« Des pratiques chrétiennes significatives dans une société pluraliste »), suivi d’un article de James Hanvey qui examine, à la lumière de textes bibliques, le caractère spécifique du service de l’Église pour le monde (« La charité qui fait la différence »). Dans une seconde partie, le cahier propose différents états des lieux. D’abord, on trouve le texte de Gilbert Lagouanelle sur la synergie entre Secours catholique et Église (« Le Secours Catholique au sein de l’Église et de la société en France »), montrant bien en quoi le Secours est un véritable service d’Église animé par des valeurs spirituelles fortes. Ensuite, Angela Cheyne présente les enjeux des organisations catholiques en Grande-Bretagne (« Les ‘charities’ dans l’espace public en Grande-Bretagne »). Enfin, Pierre Martinot-Lagarde souligne combien l’Église à besoin d’institutions qui cherchent à faire reconnaître les plus pauvres étant donné que cela touche le mystère du salut (« Les institutions chrétiennes dans la société française »).

    Turck Jacques, Eucharistie et Service de l'homme. En charge de la charité de Dieu, Paris, Bayard, 2008.  

    L’idée centrale de l’auteur, basée sur une exégèse de textes bibliques et de textes d’Église, est que « nous sommes en charge de la charité de Dieu », laquelle prend sa source dans le mystère eucharistique. Comme l’Évangile de Jean - le lavement des pieds – le montre, il existe une unité entre l’eucharistie et le service des frères. La charité a une triple dimension : « sociale, théologale et catéchuménale ». La charité est le chemin vers  Dieu et ne peut se réduire à la solidarité. La charité est un témoignage, à ne pas confondre avec le prosélytisme, comme l’a souligné Benoît XVI. L’auteur pense la diaconie comme une « dimension institutionnelle de la charité », qui se vit comme prolongement du sacrement de l’eucharistie.

    Commentaires bibliographiques de Pierre-Yves Materne 


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