• Définir la diaconie aujourd'hui

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    Le terme « diaconie » vient du grec (diakonia) et désigne le fait de se mettre au service des autres à l’exemple du Christ Serviteur. 

    En lavant les pieds de ses disciples, Jésus a mis le service au cœur de la vie de disciple, mais cette responsabilité va bien au-delà des œuvres de charité. Si le terme « diaconie » avait disparu du langage de l’Église, il est de retour depuis quelques années. Le Pape Benoît XVI en parle explicitement comme étant « le service de l’amour du prochain exercé d’une manière communautaire et ordonnée » (Deus Caritas Est, n°21).

    Les Actes des Apôtres sont l’expression de la solidarité vécue entre les membres de l’Église et les plus démunis. Une mise en commun des biens permettait de venir en aide à ceux qui étaient frappés par le malheur. C’est notamment pour assurer ce service – qui était étroitement articulé à la vie cultuelle de la communauté – que  le ministère des diacres a été institué. Dans les premiers siècles de l’Église, l’attention aux plus fragiles concerne tous les membres de la communauté chrétienne. Mais par la suite, au fil des siècles, la participation des baptisés à la diaconie de l’Église a eu tendance à se limiter à des dons en argent. Ils ont délégué à des acteurs spécialisés (congrégations, services d’Église…) la mise en œuvre concrète de la solidarité avec les plus démunis. En résumé, on peut dire que la diaconie a progressivement émigré du centre vers la périphérie de l’Église. Or, l’avenir de la foi et de l’Eglise passe par un retour de la diaconie au cœur de la vie chrétienne.

    L’Église est en effet constituée par trois tâches fondamentales, comme le rappelle le Pape Benoît XVI : l’annonce de la Parole (prédication), la célébration des sacrements (liturgie) et le service de la charité (diaconie). Ces trois piliers de la vie chrétienne sont inséparables. Une communauté qui annonce doit aussi célébrer et vivre ce qu’elle annonce et célèbre.

    Le Nouveau Testament emploie le terme « diaconie » dans plusieurs sens. D’abord, cela désigne la mission du Christ lui-même : « le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi  mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude » (Mc 10, 45). Ensuite, la diaconie évoque une façon de vivre les rapports humains dans la communauté : c’est une invitation à ne pas rechercher les premières places mais à vivre selon la logique du Christ : une présence joyeuse, un engagement risqué, une existence livrée (Mc 9, 35 : « Si quelqu'un veut être le premier, il sera le dernier de tous et le serviteur de tous »). Troisièmement, diakonia désigne la mission des disciples, qui se disent « serviteurs » : ce terme intègre alors aussi l’annonce de la Parole. Quatrièmement, le même terme s’utilise pour nommer l’entraide entre les communautés (Ac 11, 29). Enfin, diakonia vise l’activité de service aux personnes (Ac 6).

    Au total, la « diaconie » apparaît comme une invitation à vivre des relations différentes à la suite de Jésus, où chacun se lie véritablement à ses frères et sœurs et se met au service de tous. Cette mise en pratique de l’Évangile conduit à vivre dans la dynamique de l’Alliance, en se confrontant aux logiques du monde. Par conséquent, la « diaconie » est bien plus que l’addition d’actions de solidarité ou qu’un ensemble d’instances spécialisées. Il s’agit, à travers ces engagements mais aussi la vie quotidienne, de « convertir » toutes nos relations  - proches et lointaines - à la lumière de l’Évangile, y compris avec ceux qui ne partagent pas notre foi.  Il en découle que, dans l’Église, nul ne peut s’approprier la diaconie en disant : « c’est mon affaire », puisque c’est l’affaire de tous. Inversement, personne ne peut s’en sentir exempté en disant à d’autres : « c’est votre affaire » !

    Cependant, cette conversion de nos rapports humains doit d’abord se vérifier avec les plus vulnérables de notre société, sans lesquels nous ne pouvons accueillir pleinement la Bonne Nouvelle : les pauvres et les souffrants ont en effet un trésor à partager, en particulier à l’Eglise qu’ils sont appelés à évangéliser. La communauté chrétienne ne pourrait donc pas grandir sans leur donner une place de choix dans sa prière et dans sa vie. 

    La rencontre avec les plus pauvres nous amène ainsi à souligner la dimension théologale de la diaconie, qui n’est pas une simple conséquence de la foi, mais qui se situe en son cœur comme son « terreau ». Servir la charité par la diaconie n’est pas alors seulement un devoir éthique mais, de manière plus profonde, un « rendez-vous avec le Christ ». En parlant de diaconie, on permet aux chrétiens de vivre leurs engagements solidaires - à l’intérieur ou non du cadre ecclésial - comme une expérience de type sacramentel.

    Enfin, la diaconie de l’Église est appelée à se faire publique et politique. En se montrant particulièrement sensibles aux plus faibles, en luttant à leurs côtés pour une société plus juste, les chrétiens peuvent jouer un rôle de veille et de mobilisation particulièrement nécessaire face aux logiques dominantes du monde. C’est aussi un enjeu pour collaborer avec celles et ceux qui n’appartiennent pas à l’Église. En tant qu’elle est au service de la fraternité entre tous, la diaconie concerne en effet la société dans son ensemble.            

      (Source: Comité théologique de Diaconia2013)



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  • Commentaires

    1
    laure
    Jeudi 29 Décembre 2016 à 12:29
    Faut il être d'abord marié pour le faire? Merci de m'édifier
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